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Octobre rose

En 1994, à l'initiative du groupe Estée Lauder, qui créé l'association Le Cancer du sein, parlons-en ! les premières manifestations d’Octobre Rose ont vu le jour, un peu partout en France.

Ce weekend, Strasbourg se remobilise ainsi et se pare de rose en proposant des actions pour récolter des fonds pour la recherche médicale et scientifique. Et les femmes du cabinet Psy n Co s’y associent en chaussant leurs baskets, pour courir en faveur de la vie !

A cette occasion, nous vous offrons quelques lignes à lire, à méditer et à partager autour du sens de la maladie.

Parce que la maladie ne vient jamais par hasard !

Quel est ce MAL qu’elle nous DIT ?

Quel est le sens porté par la maladie quand elle vient un matin, faire irruption au cœur de ce qui nous est le plus intime, le plus précieux, notre corps, notre vie ?

Si ni les médecins ni parfois les psychologues ne souhaitent s'engouffrer dans cette interrogation sur les causes, le billet de ce matin, voudrait donner la parole aux malades, à nos patients qui depuis des années frappent à nos portes, avec cette quête du sens qu’ils viennent interroger avec nous, de ce qui vient de leur arriver sans avoir crier garde et qui leur a donné pour au moins le temps d’une saison, le statut de « patient ».

Nous sommes ainsi les témoins confidentielles de leur nécessité de trouver avant tout le sens ou un sens : impact de l’environnement, rôle de l’hérédité, mécanique du corps et influence de la psyché …, d’où vient cette épreuve qu’est la leur, comme si pour guérir, il fallait aussi et surtout décoder le message de cette maladie pour éviter et ne jamais entendre au plus profond d’eux résonner ce verbe effroyable qui peut aussi s’entendre comme un mot : tu meurs.

La recherche de sens porte toujours l’empreinte de la personne : elle n’est donc pas porteuse d’une vérité, elle n’est porteuse d’effets de vérité que pour la personne qui la dit et qui la croit, et en tant que thérapeute, nous l’accueillons comme telle. Toutes les confidences qui sont posées dans entre nos murs, témoignent de cette nécessité de donner du sens, après coup, à ce qu'on ne comprend ni ne maîtrise. Même David Servan-Schreiber, chercheur invétéré dans ce domaine, attribuait sa rechute, dans le livre testament qu'il a laissé, au stress positif né de son succès, une forme de surexcitation qui l'avait insidieusement amené à négliger repos, sommeil et tranquillité d'esprit. Alors si peut-être les vraies motivations à trouver des causes psychologiques au cancer étaient plutôt dans le refus très contemporain d'accepter le mystère, nous voulons ce matin, appuyer cette quête du sens et réfléchir avec nos patients au lien entre les évènements vécus et stockés à l’intérieur de chacun de nous et les émotions qui y sont greffées, pour peut-être tenter de décoder le message que la maladie nous donne à interpréter.

Toc, toc, toc, Entrez !

Ce qui est sûre, c’est que la maladie ne vient pas par hasard et que si les raisons de son arrivée sont multifactorielles, elles peuvent donc aussi être influencées par des origines psychologiques. C’est ce point de vue-là, que nous développons à travers ce billet.

La maladie peut ainsi venir révéler une souffrance intime, des maux et des nœuds divers, qui parce qu’ils n’auront pas trouvé d’autres issues de secours, vont affaiblir un endroit de notre corps, l’irriter, le fragiliser, le fraturer ou même l’attaquer. De la rhinite au cancer, de l’asthme à l’entorse, la pathologie est porteuse de messages et de sens qui peuvent aussi nous permettre d’évoluer vers une meilleure connaissance de soi et de nos limites personnelles.

Le MAL a DIT, mais que dit-il ?

Déjà de faire un arrêt d’urgence, de faire stop à cette vie où tout va trop vite, où rien n’est jamais assez bien, où on n’a souvent pas su dire « non », ni à l’autre, ni à soi. Savoir dire « non », c’est finalement se dire « oui » à soi, oui à se respecter et à honorer la vie et donc sa santé. En psychologie nucléaire, on admet que chaque être, a un scénario comportemental qui le programme de façon inconsciente vers une répétition du passé ; en prendre conscience, permet de passer de « je me contente d’être et donc de répéter » à « ce que je veux désormais être ». Il y aurait ainsi, me semble-t-il un terrain de souffrance propre à chacun, qui expliquerait en grande partie pourquoi telle maladie, à tel moment vient s’installer, comme une possibilité ultime de permettre à un mal de se dire.

Cette maladie ne viendrait-elle pas de ces ressentiments, de ces regrets et de tous ces mauvais sentiments accumulés par les épreuves de la vie, et que nous n’avons peut-être pas su identifier, trier et rejeter à l’extérieur ? En effet, nos peurs et nos sentiments négatifs forment des nœuds, des kystes émotionnels, qui comme des immondices forment des barrages et empêchent la force de vie de circuler harmonieusement. Cette stagnation d'énergie, comme des déchets au fond d'une cuvette de toilettes, finissent par créer des maladies, le mal a dit....ce que nous ne disons pas.... Remplacer ces nœuds par la sérénité, l'acceptation de ce qui est, l'oubli, le pardon, apprendre à évacuer, à tirer la chasse d’eau pourrait-on dire, c'est laisser à nouveau circuler la vie et l'amour. Je suis convaincue que tout ce qui ne s’exprime pas, s’imprime, jusqu’au plus profond de nos cellules et si nous ne parvenons pas à nous écouter, à libérer nos émotions, à nous respecter, une partie de notre corps va devenir le dépositaire de cette souffrance muette et se cristallisera sous forme de maladie dans notre corps.

Les émotions, positives ou négatives génèrent des réactions et/ou des symptômes physiques, et si les positives peuvent se lire facilement par tous en temps réel, les négatives bien souvent restent soit bloquées dans notre intimité pendant un temps d’hibernation, pour se révéler à travers une maladie, parfois des mois ou des années plus tard, soit s’expriment de suite bruyamment. Par exemple la peur et l’angoisse, génèrent souvent des palpitations cardiaques, des sueurs, une augmentation de la température corporelle. La peur de l’avenir, les difficultés à oser changer de cap et se lancer provoquent souvent des douleurs aux talons ou dans les jambes. Ne pas oser s’affirmer, serrer les dents, entrainera des douleurs dentaires, des aphtes, de l’herpès. Les maladies de la peau, comme l’eczéma, l’acné ou le psoriasis sont souvent en lien avec un conflit de séparation mal vécue, soit par la mère, soit par l’enfant, mais peuvent aussi révéler à l’âge adulte, une peur de l’avenir (l’avenir de son couple, de son travail, le sens de sa vie), une peur de construire sa vie et d’aller vers les autres, car faire pleurer et suinter sa peau permet de gagner du temps d’une certaine façon, une peau irritée, squamée, abîmée repoussant les autres. Et qu’en est-il de l’origine émotionnelle probable des maladies des seins ?

Les seins ont un rapport direct avec notre façon de materner (ma terre née) , soit nos enfants, soit notre famille, soit notre conjoint ou encore le monde en général. Ils questionnent souvent notre rapport à l’origine, à notre terre de départ, d’où l’on vient et qui on est.

Si materner signifie traiter l'autre comme s'il était son enfant, c’est souvent parce qu’on est trop protectrice ou dominatrice avec ses enfants ou son conjoint ; ses seins peuvent alors être pris comme messagers, comme cibles pour venir dire à cette femme-là : ne cherche pas à contrôler autant ceux que tu aimes, fait leur confiance et les laisse-les s’éloigner de toi. Si une femme souffre d’une trahison conjugale ou affective, d’un fort chagrin affectif ou relationnel, avec un sentiment d’abandon, du décès d’une personne chère, d’un parent, d’une personne qui a marqué sa trajectoire, ses seins seront une partie privilégiée de son corps pour crier son désespoir.

Une forte émotion liée à une douleur de séparation d'avec son partenaire peut affecter le sein droit (chez une droitière) et une émotion avec une résonance de douleur d'abandon vécue dans notre enfance peut atteindre le sein gauche (l’inverse pour une gauchère).

Allez ouste la culpabilité !

Se faire aider, allez se faire écouter, est sans doute la meilleure façon d’éviter les écueils qu’implique cette recherche de sens. A commencer par la tentation de réécrire l’histoire, mais qui peut ouvrir la porte à une culpabilisation dévastatrice. Combien de malades finissent par penser uniquement en termes de « j’aurais dû faire ci », « je n’ai pas su faire cela ». Pour eux, la recherche de sens, leur donne injustement l’impression qu’ils ont tenu leur destin entre leurs mains et qu’ils ont échoué à la préserver. Comme si la psyché était toute-puissante sur le corps et qu’ils n’avaient pas su en tirer parti ; ce n’est bien sûr jamais aussi réducteur !

Rechercher avant tout le bon sens

Pour éviter le piège de la culpabilité, mieux vaut donc se garder de croire aveuglément en la toute-puissance de la pensée sur le corps. Ce qui n’est pas si simple, car cela implique de prendre conscience de nos limites, à commencer par notre impuissance face à la maladie. Cette étape peut être douloureuse, mais elle s’avère utile pour prendre le recul nécessaire face à certains traitements alternatifs, parfois aussi radicaux que dangereux, qui séduisent les patients tentés de s’en remettre à des solutions « miracle », car ils pensent que l’origine de leur maladie est uniquement à chercher et à comprendre dans la recherche de conflits passés ou présents et réussir à les résoudre, les guérirait. La démarche médicale est en effet souvent violente et mutilante, mais à ce jour, ce sont les traitements médicaux qui soignent, certes couplés à des approches psycho-corporelles, mais ils restent, malgré leur côté invasif, une des démarches de soin nécessaire. Et c’est ici aussi que doit être notre place d’écoutant et de confident, de toujours garder le patient sur le chemin du bon sens.

Pour finir

La maladie vient aussi nous dire à tous, quelque chose de positif : que notre vie est belle, mais fragile, et qu’il nous appartient de la protéger de toutes les intrusions, pensées négatives, entourage toxique et malveillant, pollutions de toutes sortes, car nous en sommes les seuls propriétaires. Donnée par nos parents, la vie est un don précieux qu’il nous appartient de choyer tout au long de notre vie…

Cet article est tout particulièrement dédié aux patientes qui m’ont confiée ces dernières années, l’intimité de leur vécu face leur combat contre la maladie : Marlyse, Marianne, Mimi, Sophie, Claudine, Patricia, Françoise, Caroline, Nathalie, Béa, Isabelle, Marine, Rita, et à tous les lecteurs qui partageront en ce jour ce billet du dimanche.

Dr Corinne DROEHNLE-BREIT

Fondatrice du Cabinet Psy n CO

67 380 LINOLSHEIM

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